« Raconter mon histoire ? Si vous voulez… C'est à New-York que je suis née, ma ville préférée, où tout le monde rêve d’y habiter. Une grande ville, des milliers d’habitants désormais. Surtout la vue de la Statue de la Liberté, c’est magnifique ! Bref, assez parler de ma ville. Parlons de ma vie privée… J’ai 19 ans. Je vis avec mon père qui travaille tous les jours donc je le vois que les soirs et les week-ends, ma mère... Parlons-en après. Je suis fille unique et mes parents m’ont appelé April Chrissy Bradshaw. On m’appelle le plus souvent April. Revenons à ma mère, si je me suis interrompue c’est car elle est… plus de ce monde. J’ai mis du temps à m’en remettre, même en ce moment quand j’y pense encore j’ai les larmes aux yeux et je m’évanouis parfois, comme un moment au lycée, j’ai vu mon père venir comme le jour où il m’a annoncé que ma mère était à l’hôpital et a mourut le lendemain après, j’entendais plus les gens parler, j’étais fixé sur le souvenir et me suis évanouie…

Tout commença le lendemain de mon jour de mon anniversaire, j’étais au lycée, en train d’écouter le prof comme d’habitude, et c’était la fin des cours, la sonnette retentit. Je sursautai et rangea mes affaires dans mon casier. Je discutais avec mes amies et mon père arriva, je me demandais ce qui se passait, il avait l’air contrarié. Puis là il demanda que je sèche les cours pour des problèmes personnels, j’avais peur sur ce coup-ci. Il me raconta tout, j'ai fondue en larmes. On se dirigea vers l’hôpital, entra dans la salle où ma mère était allongée, inconsciente. J’étais inquiète pour elle, j’avais peur. Et mon père m’annonça que maman me cachait depuis longtemps qu’elle avait le cancer pour pas me faire du mal. J’étais en colère mais je ne pouvais pas en ce moment-là, je pleurais la mort de ma mère. Je ne pouvais pas m’arrêter. Je n’ai donc pas dormi pendant des semaines, en pensant à cela. Du coup tout le monde avait pitié de moi au lycée, me parlait de ma mère, du coup ça me mettait plus en larmes. Mon père décida de déménager pour oublier tout cela même si lui ça lui avait fait beaucoup de mal de perdre sa femme. Il ne voulait plus sortir avec d'autres femmes, il gardait toujours sur lui sa bague de fiançailles. Quant à moi, je mettais souvent des foulards, des lunettes de ma mère, mais ça ne me faisait plus pleurer, je m’étais habituée et c’est comme si elle était avec moi quand je mets un vêtement ou accessoire à elle.

Me voici dans ma nouvelle ville, j’ai décidé de cacher ma sensibilité, de pas parler de ma mère d’oublier. Et de recommencer une nouvelle vie à Beacon Hills. Au moins là-bas, personne n’aura pitié de moi. »